Crème glacée, limonade sucrée, combien de petites filles as-tu conditionnées ? Ce n’est pas la faute à personne si notre rationalité prend le bord quand on a crush. Nos cerveaux sécrètent un irrésistible cocktail spécialement conçu dans le but de procréer ; le tout exacerbé par les astres et les saisons. Le paroxysme de ce combo se fait sentir au redoux quand les cœurs et les esprits s’échauffent. Ce peut être bref, mais intense comme dans Trois semaines de printemps, la première bande dessinée de Maude Roberto qui relate les hauts et les bas d’une jeune femme ordinaire aux prises avec des problèmes relationnels.

Métro, boulot, dodo… littéralement. Martha ne cherche pas le trouble, mais c’est lui qui l’a trouvé un dimanche de Pâques bien arrosé : un ami d’un ami. Des liens se sont noués et une proximité s’est installée rapidement. Un cocon s’est filé, chaud et confortable ; le genre d’endroit d’où on ne voudrait jamais sortir. Puis du jour au lendemain, elle tombe des nues, décontenancée par la tournure des événements qui la laisse empêtrée dans un tissu de mensonges. S’est-elle trompée sur ses intentions ? Elle n’obtiendra pas de réponse avant son retour de voyage outre-mer — il est parti à la dérobée sans même lui envoyer un texto — vraiment, dude ?! Son estime en prend un coup, elle qui est toujours chambranlante à la suite d’une autre relation toxique qui a duré trop longtemps. Qu’à cela ne tienne, sa babe est là pour lui rappeler qu’on s’en torche et qu’elle n’a pas besoin de s’embarquer dans des histoires de cœur si c’est pour que celui-ci finisse en charpie. Le selfcare ce n’est pas fait pour les chiens. En avant les pichets et les shooters, partons à la chasse aux potins et profitons-en pour se trémousser le popotin jusqu’au petites heures du matin. Hang over et promiscuité assurés. Ça met un baume sur le bobo, mais ça fait encore mal.

Ce n’est vraiment pas facile de se sortir d’un pattern. Arriver à la réalisation qu’on est peut-être mieux de prendre un brake de ce qui à la base devrait nous faire du bien est agrémenté de son lot d’introspection et de remise en question. Ce temps en jachère ne signifie pas devenir un ermite pour autant. Martha a besoin de douceur et de tempérance pour embrasser le célibat à pleine bouche. Netflix and chill vient de pogner une nouvelle tangente. You do you, girl!

Un enrobage bonbon pour faire passer un sujet acidulé. On a beau le traiter avec légèreté, ça demeure quand même heavy quand on est victime des élans de notre cœur — ce bourreau. Punché, efficace et criant de vérité, ce premier tour de piste annonce de bien grandes choses pour la suite du programme. Pas de steppettes ni de froufrous sont nécessaires lorsqu’on tient un bon filon. On sent déjà une maîtrise du médium qui n’est pas donnée à tout le monde. Puissent ces Trois semaines de printemps faire germer de nouvelles idées prêtent à porter fruit pour notre délectation.




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