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STAT une fois une urgence d’hôpital, comprends-tu ? Le patient entre pis y frappe un mur… 16 heures d’attente. Tokébakicitte ! On est habitué aux délais déraisonnables. La plupart du temps, les fils se touchent et les fuses pètent. Le personnel boit la tasse de cette déferlante de hargne entremêlée de désespoir. Tout le monde est à bout de souffle. Ils sont les victimes d’un système brisé avec lequel ils doivent composer. Difficile de trouver de la relève dans de pareilles conditions. Heureusement qu’à travers les moments difficiles certains pressent le citron jusqu’à obtenir de la limonade. Voici donc, STAT : Une urgence en BD. 

Ça prend une méchante gang de malades pour travailler dans un milieu hospitalier. L’urgence, c’est le centre névralgique où tout peut arriver. De la bouteille de vin dans le péteux à la casserole sur la tête, votre anatomie n’a plus de secrets pour eux. Ils en voient de toutes les couleurs : du brun, du vert, du rouge… D’autres fois ce sont des codes bleu ou blanc lors desquels on doit sortir l’artillerie lourde qui monopolisent toutes les ressources déjà épuisées après 36 heures sur le plancher. Ce n’est pas qu’ils détestent leur métier, bien au contraire. Mais, il faut y penser sérieusement avant de se jeter dans l’arène car ce n’est pas le réseau de la santé qui obtient la part du lion. On fait des économies de bouts de chandelle qui touchent au plus profond de l’organisation quotidienne. Combien de fois a-t-on entendu « veux-tu sentir mon doigt ? » entre collègues après une consultation. En parler à l’administration serait la chose logique à faire, sauf qu’ils s’en lavent les mains. D’ailleurs, une fraction du budget fut utilisée à l’achat d’un éventail de parfums de savon désinfectant servant d’incitatif aux bonnes pratiques d’hygiène. Cela doit laisser un goût amer comme le café extracorsé que l’équipe se clenche entre deux traumatisés. Si au moins la bouffe de la cantine était mangeable !

Vous souvenez-vous en 2020 de la pandémie de Ohshit — ce virus qui vous fait dire tout haut ce que vous pensez tout bas ? Le bataillon de l’urgence de Saint-Michel de Nullepart était au front, enfilant jaquette et masque à tout bout de champ. Qui aurait cru que le vaccin n’aurait été possible sans la contribution involontaire du « spécimen orangé au sang désinfecté à l’eau de Javel. » C’est juste plate de maintenant découvrir qu’on n’est pas paré à toutes éventualités et que le papier de toilette est une monnaie d’échange. Heureusement, il restera invariablement du bon monde pour nous soigner. 

Mettons les choses au clair, STAT était là avant Stat. La BD n’a aucun lien avec la série. Cocasse ? Oui. Plausible ? Pas toujours. Divertissant ? Assurément ! Le duo composé de François Paquet (Textes) et Yves Lessard (dessins) sait de quoi il parle puisqu’ils ont uni leurs forces à l’urgence de l’Hôtel-Dieu de Lévis ce qui leur permet cette acuité que seuls les gens avec une vaste expérience peuvent avoir. On met souvent le doigt sur le bobo qu’on panse avec une bonne blague. Le rire est le meilleur remède.