Les canots de Satan

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Avez-vous fait défiler les nouvelles sur votre cell ces derniers temps ? L’expression doom scrolling prend tout son sens. C’est vraiment déprimant — plus qu’à l’habitude. Mais, ça a toujours été le cas. Y’a perpétuellement un dude rushant assoiffé de pouvoir pour faire un pacte avec le diable. Nos âmes ne sont jamais en paix. Quelle que soit la convoitise, l’attrait d’avoir un cheat code pour arriver à ses fins échauffe les esprits, embrase les passions et met le feu aux poudres. L’enfer c’est les autres alors laissons-les se battre et concentrons-nous sur gagner la course avec Les canots de Satan

Les canots de Satan, Pow Pow, 2025

Des canots volants, des castors qui parlent pis des shooters de sirop d’érable. Ça, c’est le point de départ des deux gars qui conçoivent cette bd. C’est touffu, mais ça prend forme. OK, mais encore ? C’est très meta, mais super simple à comprendre…genre. Alexandre (Fontaine-Rousseau) et Xavier (Cadieux) cherchent une nouvelle idée pour suivre les traces de leur précédente collaboration à saveur de gomme d’épinette et sauce brune (La pitoune et la poutine). Pas de la saucisse, mais un autre coup sûr all-dressed. Là, ça goûte sûr et le flux créatif n’y est pas. Ça nécessite absolument des bûches, un rongeur volubile et l’aide du Malin. Comme arrangé avec le gars des vues, le voilà qui se pointe à leur porte flanqué d’une pizza hawaïenne et une couple de coronas. En échange : un livre à sa gloire. Quelque chose qui n’a pas d’allure. Mais, à ce point de l’histoire, on se fiche pas mal de la prémisse parce qu’on sait pertinemment que ça va prendre une drôle de tangente pour ne pas dire une moyenne chire. 

Les canots de Satan, Pow Pow, 2025

Le signal d’envoi est donné, les concurants s’affrontent dans une course de canots volants endiablée carburant à la magie noire. Aidées de leur démon préféré et de son power-up, les équipes évitent les clochers, les coups fourrés et les boulets de la Gendarmerie royale du Bas-Canada. La première embarcation à franchir la ligne d’arrivée remportera peut-être la fameuse coupe Montebello et le gros lot qui s’y rattache. Cela voudra dire une retraite dorée, mais aussi la damnation éternelle pour Corbella Diesel et sa gang. Recherchée par les autorités pour recel d’articles religieux de qualité supérieure — cierges à brisures de marde de pape — elle est également surveillée par un agent spécial du Vatican envoyé dans le Montréal souterrain pour restaurer le bien dans la province aux brebis égarées. Léo Julius Bénédictus Agapet (!) doit arrêter les légions infernales d’ouvrir une brèche interdimensionnelle et d’étendre leur royaume. La bataille finale s’achève par un concert de Deep Purple. 

Les canots de Satan, Pow Pow, 2025

Du gros n’importe quoi millimétré. C’est du travail d’orfèvre que d’arriver à rendre le tout digestible et comme la pizza hawaïenne, ça fonctionne étonnement bien. Le duo n’en est pas à son premier barbecue et ils sont tout feu tout flamme. Truffée de références, de clins d’œil et d’un brin de conscience écologique, cette bande dessinée a de quoi plaire à un large éventail à condition d’avoir un appétit pour l’absurde.

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