Vous êtes du genre casanier qui vit par procuration ?
Vous aimez les Nippons fripons
Pas de sushis ?
Pas de souchis ! (On ne peut pas toujours la sortir du stade)
J’ai ce qu’il vous faut…
Tellement kawaii que vous en gerberez des arcs-en-ciel !

Encore une fois Sylvie-Anne Ménard aka Zviane — prononcez son prénom rapidement — nous donne accès aux méandres de son cerveau en nous invitant au pays du soleil levant où elle a séjourné récemment.

La culture populaire japonaise excentrique à nos yeux de gaijings exerce un pouvoir d’attraction à l’échelle planétaire et va en s’amplifiant depuis les années 80. Je ne suis pas sociologue ni historien mais mon petit doigt me dit que doit avoir affaire avec l’arrivée du Nintendo Entertainment System. Les jeux vidéo ont été pour plusieurs un portail vers l’orient par leurs représentations, parfois caricaturales, souvent pas loin de la réalité, à condition de considérer comme normal d’acclamer des gars qui se pitchent des boules de feu en pleine rue en criant HADOUKEN !

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Allez lire mon billet sur Tetris
Si vous êtes un tantinet geek, vous avez un lien affectif avec le Japon : mangas, animes, jpop et tutti quanti. Par contre, Zviane, elle, a eu le cran d’y aller. Ça prend du courage de partir à l’aventure dans un pays dont les us et coutumes sont aux antipodes des nôtres. On peut d’ailleurs en dire de même de tous ceux foulant la terre d’une contrée lointaine. Mais quand tu voyages au Japon, tu ne sais pas toujours à quoi t’attendre et c’est ce qui en fait la beauté.
Pour Zviane, le confort du quotidien, très peu pour elle…

C’est vrai qu’à la longue vivre dans un petit nid douillet fini par émousser les sens. Ce n’est pas pour rien que les oiseaux poussent leur progéniture du haut d’un arbre. J’imagine que parachuté au Japon, j’arriverais tant bien que mal à y survivre, malgré mon piètre sens de l’orientation. Sérieusement, je me suis déjà perdu en marchant mon pâté de maisons. Je fais de l’hyperventilation juste en pensant à Tokyo. Sauf qu’à force d’avoir peur de se perdre on manque l’essentiel : perdre ses repères!
Zviane au Japon, Éditions Pow Pow, 2018
Telle une cobaye (ou Kobe?) Zviane a arpenté les rues de Kyoto pendant un mois en nous livrant ses impressions via Instagram sous forme de courtes bandes dessinées; le tout dans la pure tradition de Zviane, c’est –à-dire dans un style didactique teinté d’humour un brin absurde. Là où réside la force de l’auteure, c’est sa qualité de fine observatrice capable de traquer le moindre détail pouvant échapper aux individus lambda. On parle ici de voir le monde à travers une lentille macro pour ainsi donner accès à l’envers du décor. Qui n’a jamais eu envie de tout savoir sur les toilettes japonaises et de la minceur de leur papier?

On pourrait tomber dans le piège du stéréotype et d’une vision ethnographique tronquée; Zviane est la première à l’avouer.

Il n’en demeure pas moins que cet ouvrage est une mine de renseignements pertinents à quiconque désire visiter le Japon. Oubliez le Lonely Planet et courez tel Sonic the hedgehog (Segaaaaa) vous procurez cet album qui vous fera voyager à petit prix.
Ja mata!
じゃまた!