Oï ! Oï ! Oï !
Non, cette interjection n’est pas le cri d’une personne venant de se péter l’orteil contre sa patte de lit, mais bien celui qu’un punk émet pour exprimer sa joie avant de se lancer tête première dans le moshpit. À travers les mohawks, les studs et les Docs, vous risquez d’y apercevoir Maxim Boudelle alias Minimax, héroïne de la BD éponyme de François Donatien qui nous donne accès au quotidien de ce petit bout de femme au caractère plus grand que nature.
Minimax est cool — vraiment cool. C’est du moins ce qu’elle croit en son for intérieur. Mais surtout, ne la traitez pas de hipster ! Elle s’égosille au sein de la formation Les Graines, anime de nuit à CISM et vient d’être engagée chez Psycho Records, LE magasin de disques. Elle gravite autour de la scène punk montréalaise et fréquente des personnages hauts en couleur avec qui elle partage parfois le stage ou un pichet de bière. Pour Maxim, le punk c’est plus que de la musique tapageuse : c’est son leitmotiv, son mode de vie.

Sauf que Minimax n’est pas à une contradiction près. On pourrait même être tenté de dire qu’elle est un paradoxe sur deux pattes. Par exemple, lorsqu’elle dénonce le capitalisme et la surconsommation à outrance tout en flaubant ses payes dans les rééditions vinyles de Sundazed ou qu’elle approuve le port de la coupe Longueuil seulement si c’est pour rendre hommage au mullet que rockait Iggy Pop en 1978. Mais, elle a tout de même des idéaux et tiens mordicus à les défendre, quitte à froisser quelques plumes au passage.
Sous ses airs de dure à cuire — elle porte un t-shirt avec la mention « Le hockey est l’opium du peuple » en déambulant à côté du centre Bell — Maxim est une vingtenaire bien ordinaire avec des préoccupations d’une fille de son âge : études, party, garçons. Elle a d’ailleurs une attraction malsaine à son ex-chum malgré leur incompatibilité liée à leurs styles de vie respectifs. Mais que voulez-vous, on ne peut pas empêcher un cœur d’aimer ! Elle lui a aussi dédié une chanson dans laquelle est lui déclame ses sentiments.

Hyperactive dont le cerveau est toujours en ébullition, elle jongle d’un projet à l’autre en essayant de ne pas y perdre trop d’heures de sommeil. C’est qu’elle souhaite devenir écrivaine et son énergie créatrice est débordante ; une artiste comme sa maman et une érudite comme son père dont elle retient ce petit côté nihiliste. Même si son avenir est encore incertain, on sait d’emblée qu’elle va aller loin.
Dans un monde aseptisé où le paraître domine l’être, il fait bon de rencontrer des gens qui sortent du lot en se foutant des conventions qui entravent la liberté de pensée et d’agir. Au-delà de ses goûts vestimentaires et musicaux, Minimax est une vraie de vraie punk et elle le demeurera jusqu’à la fin de ses jours, car protester c’est survivre.
M’as toujours craire en l’anarchie !
