Fastforward

Publié par

L’art, c’est la vie et inversement. Dans l’un comme dans l’autre, on ne comprend pas toujours ce qui s’y trame. Notre conscience nous guide en nous chuchotant des réponses, mais elles ne sont que fragmentaires. On interprète au gré de nos humeurs et tergiverse souvent à extirper un sens de tout ça. Au fond, c’est une expérience très subjective et personne ne peut nous dire comment on se sent en notre for intérieur lorsqu’on assiste à un coucher de soleil ou à un vernissage en buvant du vino dans un gobelet en plastique. Idem pour quand on se plonge dans Fastforward de Robert Pasternak, cette bande dessinée muette où l’on doit prendre son temps pour en capter l’essence. 

Fastforward, Moelle Graphik, 2022

Microdose… il vaut mieux y aller par microdose. Du moins, jusqu’à ce que notre système ait développé une accoutumance. Oui, c’est cliché d’insinuer qu’il est préférable d’avoir la conscience altérée pour apprécier cette orgie de formes géométriques et de couleurs primaires, mais il faut ouvrir tout grand son troisième œil pour se laisser subjuguer par le récit. C’est comme un mashup de 2001, l’Odyssée de l’espace et Tron : le froid et le vide de l’univers combiné à une esthétique rétrofuturiste à la limite de l’art déco. C’est visuellement très attrayant et anxiogène à contempler.

Fastforward, Moelle Graphik, 2022

C’est bien beau, mais à quoi ça rime ? Alors, là… les paris sont ouverts. Il y a bien une trame narrative, mais elle laisse place à extrapolation. On identifie des symboles et la silhouette d’entités dotées de conscience. On se croirait dans une représentation d’un trip de psilocybine pendant lequel vous avez touché au divin. On pourrait débattre en long comme en large de la signification de l’œuvre et de sa valeur intrinsèque, mais ce ne serait que de la masturbation intellectuelle.  

Fastforward, Moelle Graphik, 2022

Alerte au divulgâcheur

Disons que pour le bien de l’exercice — et de notre santé mentale — que c’est l’interprétation qu’à un robot de l’histoire de l’humanité ; le tout en accéléré, d’où le titre. Boum ! Micro chu ! Mais où a-t-il pu un truc pareil ? C’est très méta comme concept : genre « who made who ». Sommes-nous dans la matrice ? Cryptique et déstabilisant à la fois. Ça donne le goût de se rouler un deux papiers et de déblatérer sur le sujet jusqu’à ce que les munchs embarquent. Il y a matière à réflexion et la tête d’un. e consommateur. trice de verdure est un terreau fertile aux élucubrations de cet acabit.

Fastforward, Moelle Graphik, 2022

Peu importe que vous soyez un. e esthète aguerri. e ou un. e néophyte ayant soif d’insolite, tout le monde y trouve son compte. L’auteur ne se targue pas de réinventer la roue ni ne nous assomme avec de grandes théories et autres fumisteries. Quelquefois, on doit juste accepter la proposition pour ce qu’elle est : fun, weird et grandiose. Ce n’est pas grave de ne pas avoir pigé toutes les subtilités. À l’instar de notre passage sur cette boule bleue, il est inutile de se poser trop de questions ; il suffit d’apprécier la ride pour ce qu’elle est.

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.